A la fin de mes études, un master de sciences humaines et arts, je n’ai pas trouvé d’emploi qui correspondait à mon cursus. Durant 7-8 ans, j’ai donc enchainé les missions d’intérim dans des usines de production de pièces automobiles et agricoles. J’avais fini par décrocher un CDI mais je suis tombée malade : je suis épileptique et j’ai eu une crise sur mon lieu de travail. Mon employeur m’a alors poussée vers la sortie. De toutes façons, mon neurologue m’avait expliqué que je ne pouvais plus exercer ce métier car j’utilisais trop de produits toxiques ou dangereux comme des chalumeaux.
J’ai alors eu trois années difficiles de chômage. Je ne savais plus du tout quoi faire : j’avais perdu toute confiance en moi, je restais à la maison et je n’avais plus aucune vie sociale. J’ai finalement demandé la RQTH auprès de la MDPH et j’ai ainsi découvert sur la notification de la décision que j’avais droit à la reconversion car je ne pouvais plus exercer mes activités professionnelles. Dès lors j’ai eu beaucoup de chance car tout a été très vite. Pôle emploi m’a orienté vers un Cap emploi. Avec ma conseillère, j’ai cherché les différents métiers possibles, j’ai fait des tests mais c’est surtout une discussion avec ma référente qui a tout déclenché. Elle a évoqué, juste pour l’exemple, la formation d’horloger. ça a fait tilt : un coup de foudre, je ne me voyais pas faire autre chose! J’ai toujours été très manuelle, minutieuse et patiente. L’horlogerie réunit tout ce que j’aime.
En moins de 6 mois j’avais déménagé du Nord-Est ou je vivais pour intégrer la formation d’horloger à Annecy. Ici je me sens revivre. Enfin, je me vois un avenir, un métier. J’ai choisi une formation en CRP car elle me semblait plus complète. J’avais besoin d’un cursus suffisamment long pour me rassurer et acquérir les compétences dans des conditions sécurisantes. Ici, on a tout l’accompagnement dont on peut avoir besoin : médecin, infirmière, psychologue, assistante sociale… Le personnel nous encourage à reprendre confiance et ça fonctionne !
Mes projets, c’est d’abord d’avoir le diplôme. Ensuite je vais chercher du travail, j’aimerais bien rester dans la région.